Une sorte de petit générique avertit le spectateur que cette pièce se passe exactement le 14 juillet 1960 mais – ajoute ce petit générique insolite – « et dans la tête de l’auteur ».
Toutes les pièces se situent en vérité dans la tête de l’auteur: c’est le lieu idéal et unique de toute action dramatique.
La règle aristotélicienne des trois unités qui a rendu parfois si malheureux – et parfois si heureux – nos classiques, n’était en fait, qu’une très bonne recette de cuisine permettant de resserrer l’action dramatique et de cerner une passion dans un état de crise. C’était la recette du boeuf bourguignon. Le cuisinier de Shakespeare qui faisait des tripse à la mode de Caen ( de Canterbury, me souffle le garçon de bains qui ne sommeille que d’un oeil) se servait forcément d’une autre recette.
Tout cela semble bien profond pour une histoire qui s’appelle « Les Poissons Rouges » et qui est, en fait, l’histoire d’un petit garçon de huit ans qui a fait « pipi » dans le bocal de cypriens de sa grand-mère et qui, depuis, n’a cessé d’être poursuivi par les reproches et les remords…
Il était pourtant nécessaire de le dire, car certaines scènes de cette pièce se sont uniquement passées dans la tête de l’auteur et n’ont probablement jamais été jouées dans la réalité de l’histoire.